Capital crucial pour les PME agroalimentaires africaines

L’entreprise inclusive africaine va bénéficier d’une « stratégie progressive » et de subventions au financement de démarrage
French
Sub-Saharan Africa
25. May 2018

Critical capital for African agrifood SMEs

• 56 pages • Rabobank Foundation, AgriProFocus, ICCO Cooperation

The objective of this study is to document the current situation in risk capital for agrifood businesses in Sub-Saharan Africa as evidence for related policy recommendations to governments, investment funds, technical service suppliers, philanthropists and other stakeholders. The paper summarises funds providing risk capital to agrifood SMEs in Africa, analyses the demand for risk capital and the extent to which demand and supply are matched. Finally, it identifies alternative means of financing for agrifood SMEs and concludes with policy recommendations.

Recommandations

Pour résoudre l’inadéquation entre le capital-investissement offert par les fonds propres/capital-risque et le besoin du secteur, le rapport recommande de :

  1. fournir de l’« argent gratuit » sous la forme de subventions d’amorçage et de financements intermédiaires avant les fonds propres, et développer une boîte à outils d’instruments d’investissement plus élaborée ;
  2. mettre en place une stratégie progressive pour mieux aider les PME aux différents stades de leur croissance, ce qui bénéficiera également au secteur dans son ensemble ;
  3. restructurer les fonds d’investissement existants et faciliter un dialogue régulier avec l’ensemble des parties prenantes pour mieux mettre en œuvre le financement des PME agroalimentaires. Les acteurs du secteur privé doivent participer activement au fur et à mesure de l’ouverture d’espaces de participation.

Le flux de capital-investissement en Afrique, particulièrement sous la forme de fonds propres et de capital-risque, a augmenté ces 20 dernières années en nombre et en taille, passant d’une douzaine de fonds dans les années 1990 (pour 1 milliard d’USD gérés) à plus de 200 actuellement qui gèrent un portefeuille combiné de 30 milliards d’USD.

Malgré cette hausse des financements, le secteur agricole et, plus particulièrement, les PME du secteur agroalimentaire ne perçoivent qu’une petite partie du capital-investissement en raison des incertitudes de rendement plus importantes qui prévalent dans le secteur, et parce que les pourvoyeurs de capital préfèrent les transactions plus importantes qui sont hors de portée des PME agroalimentaires.

Les résultats de cette étude de l’ICCO révèlent un besoin important de capital-investissement dans les PME agroalimentaires en Afrique. Les études de cas montrent que les PME agroalimentaires ont besoin d’aide pour élaborer leurs stratégies commerciales, dans le domaine de la gouvernance et de la gestion, ainsi qu’au niveau des opérations et du marketing. Les fournisseurs de fonds propres/capital-risque existants améliorent la gouvernance et la gestion des PME en mettant des consultants en développement des entreprises à la disposition des entreprises dans lesquelles ils ont investi et, dans certains cas, en siégeant au conseil d’administration et en servant de conseiller officiel. Un certain nombre de facteurs limitent toutefois la portée et l’efficacité des pourvoyeurs de fonds propres/capital-risque dans la région :

  • Il existe une inadéquation entre les fonds de capital-investissement présents dans la région et les besoins et les capacités des PME agroalimentaires à accéder à ces fonds ;
  • Les investissements sont gérés par de hauts-dirigeants ; les coûts de génération des transactions à l’étape de lancement ou de démarrage, les pertes de change dues à la fluctuation des cours des devises, les exigences gouvernementales importantes peuvent paralyser les PME agroalimentaires ;
  • L’environnement politique et économique est défavorable dans certaines parties de l’Afrique.

Pour combler ces lacunes, il faudrait adopter des stratégies de financement alternatives pour l’agroalimentaire, par exemple, en intégrant des fonds propres/capital-risque dans le marché local, en fournissant des financements intermédiaires ou en utilisant le financement mixte.

Le financement mixte, en particulier, est une approche émergente de financement de l’agroalimentaire dans la région. Les stratégies existantes comprennent le prêt d’argent à des banques commerciales et à des institutions de microfinance qui peuvent ensuite apporter les investissements et/ou les fonds de roulement nécessaires aux petits agriculteurs. Il a toutefois été observé que pratiquement la totalité des fonds propres/capital-risque étudiés fonctionnaient indépendamment des programmes de développement existants ; dans les rares cas où les fournisseurs de capitaux collaborent avec d’autres organisations, ils le font généralement avec des incubateurs, des programmes de développement rural, des banques commerciales ou des compagnies d’assurance.