Doing Good Index 2018 : maximiser le potentiel de l’Asie

Janvier 2018 : Centre for Asian Philanthropy and Society (CAPS)
French
East Asia and Pacific
South Asia
27. Jan 2018

Doing Good Index 2018: Maximizing Asia's potential

• 65 pages •

The Centre for Asian Philanthropy and Society benchmarked the philanthropic sector in 15 Asian countries. The analysis ranks the countries on their enabling environment for philanthropic giving. Philanthropic organisations could be potential investors for inclusive businesses (IB) since they are looking for investments with a social and/or environmental impact. Social delivery organisations (SDOs), among them IBs, with a high level of transparency can attract philanthropic investment and thereby mobilise capital.

Le Centre for Asian Philanthropy and Society a réalisé une étude comparative du secteur de la philanthropie dans 15 pays asiatiques. L’analyse classe les pays en fonction de leur environnement en faveur des dons philanthropiques. Sachant qu’elles cherchent à faire des investissements à impact social et/ou environnemental, les organisations philanthropiques pourraient devenir des investisseurs pour les entreprises inclusives. Les organisations de protection sociale, notamment les entreprises inclusives, qui affichent un haut niveau de transparence peuvent attirer des investissements philanthropiques et donc mobiliser du capital.

Principales recommandations 

  • Les politiques fiscales sont d’excellents instruments pour encourager les investissements philanthropiques dont le potentiel n’est pas encore pleinement exploité ;
  • Les organisations philanthropiques alignent leurs investissements sur les objectifs de développement de leurs propres gouvernements. Les décideurs politiques doivent donc envisager de fournir de meilleures conditions-cadre ;

Importance pour les entreprises: 

  • Mettre en avant l’investissement philanthropique dans les modèles d’entreprises inclusives avec un impact social à grande échelle.

Importance pour les décideurs politiques: 

  • Classe les pays en fonction de l’existence d’un environnement favorable à la philanthropie ;
  • Contient des propositions de politiques et de réglementations permettant de favoriser les investissements du secteur philanthropique.

Créé en 2013, le Centre for Asian Philanthropy and Society (CAPS) est une organisation de recherche et de conseil pragmatique, qui a pour but d’améliorer la quantité et la qualité des dons philanthropiques en Asie. Il a mis en lumière un manque de confiance dans les organisations de protection sociale. En effet, de nombreuses personnes estiment que ces organisations ne sont ni transparentes ni responsables, ce qui freine la hausse des dons. Il est donc crucial d’améliorer la confiance dans le secteur social asiatique afin de réussir à mettre en place un environnement plus favorable aux investissements philanthropiques.

L’indice Doing Good Index a pour but de comparer la facilité à fournir et à recevoir des investissements sociaux privés dans 15 pays asiatiques. Les 35 indicateurs utilisés montrent si les infrastructures réglementaires et institutionnelles favorisent ou freinent les dons philanthropiques. Les indicateurs sont répartis en quatre sous-indices :

  • Réglementations : pour compenser le manque de confiance, les réglementations doivent accroître le niveau de transparence des activités des organisations, promouvoir la concurrence et garantir une distribution efficace des ressources caritatives. Les gouvernements doivent non seulement promulguer des lois et des réglementations appropriées et efficaces, mais aussi en faire largement la promotion car de nombreuses organisations de protection sociale ont du mal à comprendre les lois et les politiques qui les concernent. Les décideurs politiques ont la lourde tâche de limiter les possibilités d’abus tout en évitant de créer des frictions inutiles pour les donateurs et les organisations de protection sociale. Les règles de gouvernance et les exigences légales en matière de déclaration peuvent apporter un certain niveau de contrôle, mais les gouvernements doivent s’assurer que ces critères n’entravent pas l’existence des petites organisations de protection sociale.
  • Politiques fiscales : la plupart des pays mettent davantage l’accent sur les réglementations que sur la politique fiscale. Les déductions fiscales pour la philanthropie d’entreprise et les dons individuels sont courantes dans la région. Toutefois, les taux de déduction fiscale varient considérablement puisqu'ils vont de 250 % à Singapour à 0 % à Myanmar. En outre, les déductions fiscales concernent principalement les ONG et non les entreprises inclusives ou sociales, ce qui constitue un frein aux investissements philanthropiques. Les études apportent des preuves empiriques montrant que les déductions fiscales sont une incitation efficace pour déverrouiller le capital philanthropique.
  • Écosystème : la société est en avance sur le gouvernement, mais les populations doivent encore donner plus ; 71 % des organisations de protection sociale estiment que les gens ne donnent pas assez. La plupart des organisations de protection sociale reçoivent peu d’aide pour le renforcement des capacités et ont du mal à recruter du personnel qualifié. Pour tenter de résoudre ce problème, les universités offrent de plus en plus de formations à l’entreprenariat social et à la philanthropie.
  • Marchés publics : les organisations de protection sociale ont du mal à accéder aux informations sur les appels d’offres et estiment que le niveau de transparence est limité. En outre, 47 % des participants ne savaient pas qu’une plate-forme centralisée d’accès aux appels d’offres existe dans certains pays. Les pays pourraient offrir des incitations aux organisations de protection sociale, comme c’est le cas en Corée, pour qu’elles postulent aux appels d’offres du gouvernement et faciliter la procédure de passation de marchés.

L’indice Doing Good Index classe 15 pays asiatiques en quatre groupes : Doing Well (Japon, Singapour et Taïwan), Doing Better (Hong Kong, Corée, Malaisie, Philippines, Sri Lanka, Thaïlande et Vietnam), Doing Okay (Chine, Inde et Pakistan) et Not Doing Enough (Indonésie et Myanmar). Ce classement montre que, même si tous les pays ont déployé certaines pratiques favorables à la mise en place d’un environnement de dons philanthropiques, aucun n’a atteint le niveau idéal et tous peuvent encore s’améliorer.