Mettre le financement mixte au service des Objectifs de développement durable

Améliorer le financement de l’entreprise inclusive grâce au financement mixte 2.0
French
Global
27. Jan 2018

Making Blended Finance Work for the Sustainable Development Goals

• 176 pages • OECD

The global community has spoken loud and clear: more resources must be mobilised to end extreme poverty and mitigate the effects of climate change. Blended finance - an approach to mix different forms of capital in support of development - is emerging as an important solution to help raise resources for the Sustainable Development Goals in developing countries. But scaling up blended finance without a good understanding of its risks could have unintended consequences for development co-operation providers. This report presents a comprehensive assessment of the state and priorities for blended finance as it is being used to support sustainable development in developing countries. It describes concepts and definitions, presents an overview of actors and instruments, and discusses lessons learned from blending approaches, tracking and data, and monitoring and evaluation

Recommandations

L’OCDE, en collaboration avec le groupe de travail des IFD dirigé par l’IFC, recommande les cinq principes suivants pour améliorer l’efficacité du financement mixte et progresser vers le « financement mixte 2.0 » afin de tirer parti du financement commercial en vue d’une réalisation des ODD à grande échelle :

  • Associer l’utilisation du financement mixte à une logique de développement. Envisager le financement mixte dans le cadre d’une stratégie plus large de financement et de coopération au développement, et appuyer son utilisation pour des objectifs, réalisations et résultats de développement spécifiques et précis.
  • Concevoir le financement mixte de manière à accroître la mobilisation du financement commercial. Les gouvernements donateurs doivent redoubler d’efforts pour mobiliser les financements commerciaux qui n’appuient pas encore le développement, et orienter davantage de financement vers les pays en développement, particulièrement les pays à faible revenu et les pays les moins développés.
  • Adapter le financement mixte aux contextes locaux. Le financement mixte doit être aligné sur les priorités stratégiques des pays en développement et prêter attention aux stratégies et aux plans nationaux et locaux. La pérennité et l’impact à long terme des solutions appuyées par le financement mixte dépendent de leur réactivité aux priorités et aux besoins de développement locaux. Le déploiement doit être discuté et organisé en partenariat avec les parties prenantes publiques et privées à différents niveaux stratégiques.
  • Mettre l’accent sur des partenariats efficaces pour le financement mixte. Les donateurs doivent faire en sorte que les risques soient répartis de manière durable et équilibrée entre les pourvoyeurs de financement du développement et les partenaires commerciaux. Dans la mesure du possible, les gouvernements doivent identifier et définir des approches standard du financement mixte afin d’éviter la fragmentation des efforts et permettre un développement à grande échelle.
  • Contrôler la transparence et les résultats du financement mixte. Les gouvernements doivent porter une attention accrue au suivi et à l’évaluation des interventions de financement mixte et vérifier que ce dernier est pris en compte dans les stratégies de suivi et d’évaluation de la coopération au développement. Des indicateurs clairs doivent être définis pour les approches de financement mixte et des ressources appropriées attribuées aux activités de suivi et d’évaluation. Il faut également améliorer le suivi des flux financiers destinés au financement mixte et rendre les informations sur ces flux facilement accessibles à tous les acteurs publics et privés et au public en général.

Le financement des Objectifs de développement durable (ODD) est une tâche monumentale. Il est donc demandé au secteur privé du monde entier d’incorporer la durabilité dans ses modèles et résultats d’entreprise et d’investir dans des projets de développement capables de générer des résultats sociaux positifs plus larges. Les projets de partenariat public-privé (PPP) sont en hausse, offrant aux gouvernements la possibilité de collaborer avec des entreprises pour fournir des biens et services publics. Toutefois, les ressources limitées des gouvernements ainsi que les marchés inexploités ou sous-développés augmentent les risques d’investissement pour les entreprises. Le financement mixte est une solution d’atténuation des risques émergente qui utilise des fonds philanthropiques ou de développement officiels plus importants pour créer ou améliorer les marchés dans les régions, pays ou secteurs en difficulté, et mettre en place des garanties d’investissement afin d’attirer et de sécuriser le financement commercial, y compris l’appui aux PPP.

Cette publication offre un aperçu du paysage mondial du financement mixte, sur la base des investissements de secteur privé réalisés par 35 institutions de développement bilatérales et multilatérales entre 2012 et 2015. Les données montrent que ce sont les garanties qui ont le mieux réussi à mobiliser le financement du secteur privé, particulièrement en Afrique et en Asie, et que ce sont le secteur des services financiers et de la banque et celui de l’énergie qui ont attiré le plus d’investissements du secteur privé. Le financement public du développement et les interventions sont encore largement axés sur les pays à revenu moyen, plus stables, et ciblent de manière disproportionnée les questions de développement (l’action climatique reçoit davantage de financement et d’attention que les problèmes de biodiversité tels que la conservation de la vie marine). Il existe encore de grandes lacunes d’investissement dans les secteurs sociaux tels que la santé et l’éducation et dans les pays à faible revenu et les pays les moins développés.