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Findjobs

À Singapour, Findjobs améliore l’accès à l’emploi des personnes moins éduquées, âgées ou à faible revenu grâce à une application mobile facile à utiliser qui les met en relation avec le marché du travail ouvrier.

L’ÉQUIPE

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Stanley : je m’appelle Stanley Lim. Je suis cofondateur et PDG de Findjobs, une entreprise basée à Singapour.

Ivan : je m’appelle Ivan Lim et je suis le frère aîné de Stanley. Ensemble, nous avons fondé une agence de recrutement il y a dix ans. En 2017, nous avons réorienté notre modèle d’affaires pour lancer une plateforme technologique appelée Findjobs.

faire de lien
APPROCHE D’ENTREPRISE INCLUSIVE

Que fait Findjobs ?

Ivan : notre père fait des petits travaux et notre mère est femme de ménage. Les travailleur·euse·s peu éduqué·e·s de ce genre sont rarement féru·e·s de technologie et ont du mal à accéder aux offres d’emploi en ligne. Sans compter que ces offres sont souvent publiées en anglais. Nous voulons faire le lien entre ces personnes et le marché du travail ouvrier.

Comment faites-vous le lien entre ces travailleur·euse·s et le marché du travail ?

Ivan : nous avons créé une application mobile facile à utiliser, sur laquelle les travailleur·euse·s peuvent facilement accéder aux offres d’emploi et y répondre en quelques minutes. Des chatbots les aident à créer leurs profils et nous suggérons ensuite automatiquement des offres d’emploi correspondantes. Il n’est pas nécessaire d’avoir un CV formel. L’application est disponible dans les quatre principales langues parlées à Singapour : anglais, mandarin, tamoul et malais.

Stanley : tout le monde n’a pas accès à un smartphone ou à une connexion Internet pour utiliser notre application. C’est pourquoi nous avons également créé 35 kiosques d’emploi intelligents dans des communautés locales. Ils fonctionnent comme les machines que vous utilisez pour commander vos repas dans les fast-foods. Des chatbots aident les travailleur·euse·s à créer leurs profils et à postuler des emplois en quelques minutes.

emplois plus accessible
Impact

Quelle valeur spéciale créez-vous pour les demandeur·se·s d’emploi ?

Stanley : nous leur offrons une solution facile pour trouver des emplois ouvriers correspondant à leurs compétences et à leur lieu de résidence. Il·elle·s peuvent choisir entre un nombre beaucoup plus important d’offres d’emploi que ce qu’il·elle·s trouveraient hors ligne, mais sans avoir à naviguer sur des plateformes de recrutement compliquées, ce qui est particulièrement utile pour les travailleur·euse·s âgé·e·s et peu éduqué·e·s qui n’ont pas l’habitude d’utiliser des outils numériques.

Ivan : en outre, nous coopérons également étroitement avec l’Institut de l’emploi et de l’employabilité (e2i). Nous aidons ces travailleur·euse·s en leur proposant une plateforme axée sur l’emploi et les compétences tandis qu’e2i leur offre du coaching à l’emploi, différents programmes d’employabilité et de l’aide.

Quelles seraient les alternatives possibles pour vos clients ?

Ivan : Findjobs comble un vrai vide. Sans nous, les travailleur·euse·s à faible revenu ou qui ne maîtrisent pas la technologie continueraient à dépendre de ressources hors ligne telles que les journaux ou les petites annonces affichées dans les magasins pour trouver des offres d’emploi. Le marché du travail en ligne est tout simplement inaccessible à la majorité d’entre eux.

Combien de personnes Findjobs a-t-elle touchées à ce jour ?

Ivan : depuis 2017, près de 100 000 personnes ont soumis environ 500 000 demandes d’emploi sur notre plateforme. En moyenne, 70 % des candidats sont contactés directement par les employeurs.

Comment mesurez-vous l’impact que vous avez ?

Stanley : Findjobs est membre de raiSE Singapore, une association d’entreprises sociales basée à Singapour. Nous utilisons son outil de valeur sociale (Social Value Toolkit) pour mesurer notre impact.

Ivan : grâce à cet outil, nous contrôlons le nombre de candidatures envoyées et les personnes qui font l’objet d’une présélection.
 

kiosques d'emploi
MODÈLE D’AFFAIRES INCLUSIF

Qu’est-ce qui rend votre modèle d’affaires financièrement viable ?

Stanley : les entreprises paient pour publier leurs offres d’emploi sur notre portail. Nous sommes la seule plateforme d’emploi de Singapour spécifiquement dédiée aux ouvrier·ère·s qui représentent 40 % de la main-d’œuvre locale. Cela nous rend particulièrement attractifs pour les employeurs. Actuellement, notre écosystème comprend environ 2 000 entreprises.

Ivan : nous avons atteint le seuil de rentabilité début 2020, date à laquelle la pandémie a incité de nombreuses nouvelles entreprises à s’inscrire. Depuis cette date, nous dégageons des bénéfices. Nous les avons utilisés pour agrandir l’équipe, particulièrement au niveau technique.

Bénéficiez-vous d’aides extérieures ?

Ivan : nous avons obtenu des fonds de la part d’un business angel en 2019. Nous avons également reçu des subventions de raiSE Singapore.
 

candidats contactés
OPPORTUNITÉS FUTURES

Quels sont vos projets pour les années à venir ?

Ivan : nous voulons toucher 500 000 travailleur·euse·s à Singapour dans les deux ans à venir. Nous allons également nous développer en Malaisie et en Indonésie. Une application mobile destinée à l’Indonésie devrait être lancée l’année prochaine.

Stanley : nous expérimentons également actuellement un programme de formation et de rapprochement. Il cible les personnes qui sont au chômage depuis un certain temps et qui ont du mal à retrouver le chemin du marché du travail. Elles acquerront une formation reconnue au niveau national et utilisable sur le marché du travail. Après une semaine de formation, nous leur organiserons des entretiens virtuels avec des employeurs potentiels. Les premiers auront bientôt lieu et nous sommes impatients d’en voir les résultats. Si le programme est un succès, nous le développerons.

Comment allez-vous concrétiser ces projets ?

Stanley : nous sommes en train d’améliorer notre plateforme sur le plan technique. En outre, nous voulons installer davantage de kiosques d’emploi intelligents dans les communautés. En renforçant le déploiement de nos produits, nous pourrons créer davantage de points de contact et mieux sensibiliser la population à nos solutions. Plus nous aurons de travailleur·euse·s, plus nous pourrons recruter d’entreprises.

De quoi avez-vous besoin pour concrétiser ces projets ?

Stanley : en tant que jeune entreprise technologique, nous recherchons des investisseurs partageant notre vision de l’impact social. Pour nous développer en Indonésie et en Malaisie, nous devons aussi établir de nouveaux partenariats. Il nous faut trouver des organisations qui connaissent bien les conditions et les besoins locaux.
 

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DIFFICULTÉS ET ENSEIGNEMENTS

Quelles difficultés votre entreprise a-t-elle déjà surmontées ?

Ivan : en tant que jeune entreprise, notre principal défi consiste à bien gérer nos finances au fur et à mesure de notre développement. Au début, il était également difficile d’atteindre les demandeur·se·s d’emploi peu éduqué·e·s ; il·elle·s n’osaient pas essayer nos machines. Heureusement, nous avons des partenaires sur le terrain pour leur montrer comment utiliser les kiosques. Lorsque les gens découvrent qu’ils sont très utiles et faciles à utiliser, nous n’avons plus de problèmes.

Qu’est-ce qui vous incite à continuer ?

Ivan : nous estimons qu’il existe de nombreuses personnes comme nos parents qui ne nous connaissent pas encore mais à qui notre plateforme pourrait être très utile. Nous espérons qu’un jour, tou·te·s les travailleur·euse·s qui se trouvent dans la situation de nos parents pourront trouver des emplois grâce à nous.

Quelles recommandations avez-vous à offrir à d’autres entreprises inclusives ?

Ivan : en tant que jeune entreprise, nous avons prouvé qu’il est possible d’atteindre la rentabilité tout en faisant le bien. Nous pensons donc que d’autres entreprises inclusives peuvent faire de même.
 

Assistance is on ground to help with the machines
Credentials

Les récits à impact sont produits par le réseau iBAN (Inclusive Business Action Network). Ils sont créés en étroite collaboration avec les entrepreneur·e·s et les équipes mentionné·e·s. La production de ce récit à impact a été dirigée par Susann Tischendorf (concept), Sara Karnas (vidéo), Katharina Münster (texte), Christopher Malapitan (illustrations), Olachi Opara (infographies) et Alexandra Harris (édition). La musique est libre de droits. Les photographies sont fournies par Golden Sunland ou par Susann Tischendorf.

Mise à jour : 10/2021.