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Alpha Polyplast

Alpha Polyplast recycle des bouteilles en PET usagées pour produire des flocons et des bandes de cerclage en polyester. La société est une des plus grandes entreprises de recyclage de Zambie. Son activité contribue à la protection de l’environnement et offre des moyens de subsistance aux communautés à faible revenu.

L’ÉQUIPE

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Girish Sharma et je suis directeur général d’Alpha Polyplast Ltd. La plupart des gens pensent que les déchets sont sales et ne veulent pas les toucher. Pour ma part, je pense qu’il est possible d’en tirer quelque chose.

bouteilles, flacons
APPROCHE D’ENTREPRISE INCLUSIVE

Pouvez-vous nous en dire plus sur Alpha Polyplast ?

Alpha Polyplast recycle des bouteilles en PET. Nous les transformons en flocons et en bandes de cerclage en polyester, qui sont utilisés comme matériaux d’emballage dans de nombreuses industries.

Nous sommes la seule véritable entreprise de recyclage du pays, la seule qui ajoute vraiment de la valeur aux déchets. Une seule autre entreprise collecte des bouteilles, mais elle se contente de produire des flocons pour l’exportation.

Comment collectez-vous les bouteilles ?

Elles sont collectées par des récupérateur·rice·s à Lusaka et à Copperbelt. Nous avons établi des relations à long terme avec des groupes de femmes, des groupes d’adultes mixtes et des récupérateur·rice·s individuel·le·s. Nous leur fournissons des sacs d’une tonne et des formations. Ensuite, il·elle·s collectent les bouteilles et les livrent à nos agrégateurs locaux ou directement à notre usine de Ndola.
 

récupératrices
Impact

Avec combien de personnes issues de communautés à faible revenu travaillez-vous ?

Nous travaillons avec 25 à 30 groupes de récupérateur·rice·s. Leur nombre fluctue, car il·elle·s ne livrent pas tou·te·s des bouteilles régulièrement. Chaque groupe est composé de cinq à quinze récupérateur·rice·s. Au total, nous travaillons avec environ 300 personnes, dont la plupart sont issues de communautés à faible revenu.

Nous employons également 95 personnes dans nos usines. Environ un tiers d’entre elles sont des femmes. De nombreuses personnes nous demandent du travail, car le taux de chômage est très élevé en Zambie.

Quel impact avez-vous sur ces personnes ?

Nous leur offrons un moyen fiable de gagner de l’argent. Les récupérateur·rice·s reçoivent 1 000 kwachas (44 $) par tonne ou 1 500 K (67 $) s’il·elle·s livrent directement à l’usine. Au total, les récupérateur·rice·s peuvent gagner entre 3 000 K (135 $) et 7 000 K (315 $) par mois. Cela les aide à faire vivre leurs familles.

Quel impact environnemental avez-vous ?

Il faut en moyenne 500 ans à une bouteille en plastique pour se biodégrader. En recyclant les bouteilles, nous contribuons à résoudre le problème des déchets en Zambie.

Comment mesurez-vous votre impact ?

Nous utilisons des indicateurs pour tous les ODD. Par exemple, nous mesurons les revenus des récupérateur·rice·s et le nombre de femmes que nous employons. Prospero nous a aidés à définir les indicateurs.

revenue des récupérateurs
MODÈLE D’AFFAIRES INCLUSIF

Qu’est-ce qui rend votre modèle d’affaires financièrement viable ?

Nous fabriquons un produit de haute valeur. Alpha Polyplast est le seul producteur de bandes de cerclage en PET en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. Nous exportons nos produits en Afrique du Sud, au Zimbabwe, au Mozambique, au Botswana, au Malawi et au Congo. La Zambie possède, elle aussi, un marché, certes limité mais en croissance permanente.

Nous disposons d’une capacité de transformation brute de 275 tonnes de bouteilles par mois. Avec cette quantité, nous obtenons 200 tonnes de flocons avec lesquels nous produisons 75 à 90 tonnes de bandes de cerclage. Nous sommes actuellement limités à 50 % de notre capacité de transformation, en grande partie à cause de notre système de collecte qui n’est pas encore assez développé.

Pour récupérer davantage de bouteilles, nous avons conclu des partenariats avec des producteurs de boissons.

Quels liens entretenez-vous avec ces entreprises ?

Nous sommes partenaires de nombreux producteurs de boissons en Zambie. Sachant que c'est leur conditionnement qui produit les déchets, cette coopération fait partie de leur responsabilité sociale. Coca-Cola, par exemple, nous verse une subvention pour chaque tonne de bouteilles recyclées. Avec Zambian Breweries, nous avons créé un organe commun qui finance et distribue des camions afin d’améliorer la collecte.
 

pétrole brut économisé
OPPORTUNITÉS FUTURES

Quels sont vos projets pour les années à venir ?

Outre les bandes de cerclage, nous allons utiliser les bouteilles usagées pour produire de la résine rPET. Cette résine est une ressource dérivée de pétrole qui est utilisée pour souffler les bouteilles. Nous serons le premier producteur de résine en Zambie et parmi les premiers en Afrique subsaharienne.

Nous bénéficions du soutien de Coca-Cola pour ce projet. La société veut, en effet, utiliser notre résine rPET comme matériau recyclé pour ses nouvelles bouteilles. D’autres entreprises de Zambie et du Zimbabwe nous ont également fait part de leur intérêt. La fabrication de bouteilles à partir de résine recyclée est en plein développement, ce qui signifie que le produit est de plus en plus demandé.

Comment allez-vous concrétiser ces projets ?

Pour atteindre notre objectif, qui consiste à accroître notre capacité de transformation jusqu’à 600 tonnes par mois, nous allons développer la collecte. Notre responsable de l’approvisionnement contacte activement les populations des zones environnantes pour les sensibiliser à notre modèle et désigner des agrégateurs. Nous essayons de créer un maximum de groupes de femmes, car elles se sont avérées être les partenaires les plus fiables.

Nous avons également besoin d’équipements supplémentaires pour collecter et transporter les bouteilles. Très légères, les bouteilles sont compliquées à transporter. Nous avons déjà construit des remorques spéciales qui peuvent contenir jusqu’à trois tonnes de bouteilles. Il nous en faudrait davantage dans certaines régions.

De quel genre de soutien Alpha Polypast a-t-elle besoin ?

Nous avons besoin d'un soutien financier pour pouvoir acheter des équipements et développer la collecte. Il nous faudrait au moins 500 000 à 750 000 dollars. Nous sommes constamment à la recherche de financements à bas coût, de préférence un mélange de prêts et de subventions. Nous aidons de nombreuses communautés pauvres grâce à nos actions de collecte. Si nous réussissons à développer la collecte et à trouver des financements, nous pourrons en aider beaucoup d’autres.

opportunités
DIFFICULTÉS ET ENSEIGNEMENTS

Quelles difficultés Alpha Polyplast a-t-elle déjà surmontées ?

Quand nous avons commencé à travailler en 2017, nous avons eu du mal à nous implanter sur le marché, particulièrement en Afrique du Sud. Nous avons dû faire beaucoup de marketing pour convaincre les gens que nos machines et nos produits étaient d’excellente qualité. Alpha a encore besoin d’aide pour mieux pénétrer le marché des bandes de cerclage.

Au départ, nous avons également eu du mal à organiser et à former les récupérateur·rice·s. Nous leur avons montré comment écraser les bouteilles pour réduire leur volume et comment se regrouper pour louer des fourgons.

Quelles recommandations apporteriez-vous à d’autres entreprises de votre secteur ?

Le recyclage est une activité très difficile en Afrique. Si vous n’êtes pas extrêmement motivé, ne vous lancez pas. Mais si vous êtes passionné, vous pourrez réussir.

Qu’est-ce qui vous a incité à continuer malgré ces difficultés ?

Si vous avez l’intention de traverser une rivière et que vous êtes déjà à mi-chemin, est-il préférable de revenir en arrière ou de continuer ? Nous sommes tous tellement impliqués que cela ne vaut pas la peine de faire demi-tour. Nous avons l’autre rive en vue et nous savons comment l’atteindre.
 

workers at an Alpha Polyplast factory
Credentials

Les Impact Stories (récits à impact) sont produits par le réseau iBAN (Inclusive Business Action Network). Ils sont créés en étroite collaboration avec les entrepreneur·e·s et les équipes mentionné·e·s. La production de ce récit à impact a été dirigée par Susann Tischendorf (concept), Sara Karnas (vidéo), Katharina Münster (texte et infographies), Christopher Malapitan (illustrations) et Alexandra Harris (édition). La musique est libre de droits. Les photographies sont fournies par Golden Sunland ou par Susann Tischendorf.

Mise à jour : 07/2021.