Construire l’avenir de l’Afrique : marchés et opportunités pour les investisseurs privés

L’expansion des marchés en Afrique subsaharienne exige davantage d’investissements
French
Sub-Saharan Africa
18. Mar 2018

Shaping the future of Africa: Markets and opportunities for private investors

• 36 pages • International Finance Corporation (IFC), Africa CEO Forum

The report notes that growth recovered from a two-decade low of 1.3 percent in 2016 to an estimated 2.4 percent in 2017, and is projected to improve further to 3.6 percent in 2020. The report finds that certain sectors show potential for high growth due to productivity gains or consumer demands. Food production and agriculture stand out in a region that continues to import food while a rapidly urbanizing population requires more choice. Africa’s needs in infrastructure remain vast, and range from power to transport to sanitation, among other areas.

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L’économie régionale de l’Afrique subsaharienne a quintuplé en taille, passant de 300 milliards d’USD en 2000 à 1,6 billion d’USD en 2017, et devrait dépasser les 2 billions d’USD d’ici à 2020. Outre le marché en rapide expansion, les conditions régionales favorables sont à l’origine d’une amélioration de l’environnement des entreprises et offrent des indications sur les domaines dans lesquels la participation du secteur privé peut s’avérer rentable :

  • L’urbanisation et la main-d’œuvre jeune et croissante peuvent être favorables aux entreprises. L’Afrique dispose d’une population jeune en pleine croissance qui devrait générer une main-d’œuvre importante et faire bondir les taux d’urbanisation dans la région. Sachant que la population urbaine devrait doubler au cours des 25 prochaines années, les initiatives du secteur privé dans le logement abordable et les infrastructures efficaces permettant d’améliorer la mobilité dans les villes pourraient être particulièrement rentables à moyen et long terme. Le développement de l’activité économique suburbaine permettrait également de promouvoir la croissance en améliorant la productivité et les flux d’innovation dans et autour des villes.
  • L’environnement des affaires semble s’être amélioré dans la région. Cette évolution est due en grande partie aux réformes menées dans la réglementation des entreprises, qui ont fait croître les flux de capitaux à destination du secteur privé (particulièrement dans les secteurs des ressources naturelles et des services financiers) et les envois de fonds.
  • Le développement de la classe moyenne fait progresser le marché des biens et service de consommation. La population à revenus moyens et élevés devrait bientôt approcher les 160 millions d’individus en Afrique subsaharienne. Ces segments vont probablement dépenser plus, non seulement en marchandises de base comme l’alimentation et les boissons, mais aussi dans les transports et les TIC. La tendance actuelle montre une hausse de la consommation dans tous les secteurs.
  • L’agriculture et les technologies révolutionnaires sont des secteurs prometteurs pour les nouveaux investissements. L’Afrique subsaharienne affiche un marché en pleine croissance pour les produits agricoles de consommation et une base de clientèle en expansion constante pour les technologies innovantes (électricité hors réseau, téléphonie mobile).
  • Possibilités de combler les lacunes de développement. Si elle veut réussir à développer tout son potentiel économique, la région a besoin, de toute urgence, de l’appui du secteur privé pour améliorer les infrastructures (électricité, routes, systèmes de transport, assainissement), les marchés de capitaux nationaux et les projets de partenariat public-privé. Les organismes de financement internationaux tels que l’International Finance Group, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI) injectent des investissements du secteur privé dans un certain nombre de secteurs.

Ce rapport de l’IFC offre un aperçu de l’économie de l’Afrique subsaharienne. Les récents développements économiques (hausse des envois de fonds, redressement des prix des produits de base, expansion du secteur des services, amélioration de l’accès aux marchés des capitaux internationaux et amélioration des résultats de l’activité commerciale (« Doing Business ») des pays) ont entraîné une croissance rapide dans la région après la récession de 2016. Les perspectives régionales à moyen terme sont largement positives, avec des prévisions de croissance comprises entre 3,2 % en 2018 et 3,6 % en 2020. Le rapport souligne, toutefois, des variations dans les schémas de croissance des différents pays de la région, certaines économies se développant plus rapidement (l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Tanzanie et le Ghana ont affiché des taux de croissance supérieurs à 6 % ces dernières années), tandis que les plus grands pays de la région comme le Nigéria, l’Angola et l’Afrique du Sud et d’autres pays agricoles à faible intensité de ressources sont restés stables.

Le potentiel de croissance de l’Afrique subsaharienne est considérable, particulièrement dans l’agriculture et les technologies révolutionnaire, qui sont réputées être des moteurs de croissance et des domaines d’investissement clés pour le secteur privé. L’agriculture compte pour un tiers dans le PIB de la région et emploie une grande partie de la population. Le marché prospère des produits agricoles grand public, ainsi que les terres arables existantes et le potentiel d’amélioration de la productivité dans le secteur, offrent de nombreuses opportunités commerciales. L’utilisation novatrice des technologies existantes, comme les téléphones portables et autres TIC, pourrait être exploitée pour mettre en place de nouveaux processus et produits et offrir une large gamme d’applications potentielles. Les retombées des technologies et des innovations mises en place par les entrepreneurs sont en train de révolutionner les méthodes traditionnelles d’utilisation des technologies dans la région. Il en résulte une surenchère dans certains secteurs tels que l’argent mobile, l’électricité solaire hors réseau « pay-as-you-go » et les services financiers, et des développements non linéaires rapides dans certains pays.

Le rapport présente également des études de cas pour montrer comment les instruments financiers internationaux tels que l’International Finance Group, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI) aident les initiatives du secteur privé dans des secteurs clés comme l’électricité et l’énergie (Azito et CIPREL en Côte d’Ivoire, Sankofa Gas Project au Ghana et Mobisol en Afrique de l’Est, ainsi que 13 sociétés privées en Égypte), le développement des infrastructures (autoroute à péage de Transport Eiffage au Sénégal), le crédit immobilier (Caisse régionale de refinancement hypothécaire en Afrique de l’Ouest), la gestion des déchets (Metalco en Zambie) et l’agriculture (Afriflora en Éthiopie et production de bœuf à Madagascar).

Même si l’Afrique subsaharienne s’ouvre et devient plus accueillante pour les entreprises, la région reste confrontée à des enjeux majeurs tels que la pénurie d’infrastructures, le manque d’accès à des financements formels et sécurisés (épargne, crédit, assurance), la volatilité sociopolitique et la charge croissante de la dette dans un certain nombre de pays. Le financement semble être une solution clé pour déverrouiller le potentiel économique de l’Afrique subsaharienne, sachant qu’il faudrait également développer les marchés de capitaux nationaux afin de générer des sources d’investissement alternatives dans toute l’Afrique.